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[Infographie] Effectifs, type d'emplois, salaires et écarts F/H dans les 15 plus grandes branches

Sous la forme d'infographies, nous détaillons, dans les 15 plus grandes branches, l'effectif, le type d'emploi (cadre, ouvrier, CDD, etc.), les niveaux de salaire et les écarts salariaux entre femmes et hommes, lesquels restent importants selon les dernières statistiques du ministère du Travail.

Début mars, la direction de l'animation, de la recherche et des études du ministère du Travail (Dares) a publié de nouvelles statistiques sur les principales branches professionnelles en France, sachant que 15,5 millions de salariés sont couverts par 717 conventions collectives de branche, hors secteur agricole. Nous avons choisi de vous présenter sous la forme de plusieurs infographies ces éléments chiffrés recentrés sur les 15 branches totalisant le plus de salariés.

Comme vous le verrez dans notre dernier document, les écarts salariaux entre femmes et hommes restent très importants : dans l'ensemble des branches, ils atteignent en moyenne 19,5% au détriment des femmes. La différence se creuse même parfois davantage dans certaines branches (- 36,4% en défaveur des femmes dans la banque-assurances) et pour certaines catégories, à commencer par les cadres (-26,7% en défaveur des femmes cadres dans la chimie, par exemple). Rappelons qu'il s'agit de l'écart total de rémunération entre femme et homme. Certains éléments objectifs peuvent expliquer cette différence, comme le type d'emploi occupé, la qualification, l'expérience professionnelle, ou encore la moindre présence des femmes dans les fonctions les plus rémunératrices des entreprises. L'Insee a estimé en juillet 2017 que les femmes salariées gagnaient en moyenne 14,4% de moins de l'heure que les hommes, et qu'environ 8,4 points de cet écart restaient inexpliqués (notre article).

 

 

 

Bernard Domergue
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Bernard Domergue

Commentaires (1)

Veronique FRANCOIS | 12/03/2018 - 09:04

Notion d'éléments objectifs justifiant les écarts

Merci pour cette infographie qui nous donne des repères sociaux. Cependant je m'oppose à la notion d'écart justifié, qui relève bien souvent de contraintes sociales et économiques subies par les femmes. Un premier exemple sur le temps partiel "justifiant" les écarts de salaire. Le temps partiel n'est pas toujours choisi, c'est souvent aussi du chômage à temps partiel. Et même quand il est choisi, il l'est sous contrainte (pas de dispositif de garde d'enfant, absence de partage des tâches domestiques, temps partiel pris par la mère car son salaire est inférieur à celui du père). Autre exemple, la moindre présence des femmes dans les fonctions les plus rémunératrices des entreprises. Là aussi, cela relève des classifications des emplois souvent discriminantes car construites sur des critères valorisant les caractères dit "masculins" (responsabilité, leadership ...) et les parcours professionnels différenciés entre les femmes et les hommes (moindre accès au poste à responsabilité, notion de "plafond de verre"). L'expérience est aussi un élément posant question : elle est souvent le fruit de la place que l'entreprise laisse aux femmes. Elle résulte aussi des parcours professionnelles loin d'être linéaires comme les interruptions de carrière liées à la maternité ou la précarité des emplois dont les femmes sont plus victimes. Je suis étonnée que l'ex-responsable du premier syndicat de travailleurs de France ne connaissent pas ces arguments.
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