Un profil attractif, celui de juriste en contrats internationaux
Les juristes en contrats internationaux ont le vent en poupe, selon l’étude 2016 du cabinet de recrutement Hays. C’est le seul profil qui a connu une « évolution significative » de son salaire cette année, rapporte l’étude, tandis que « l’ensemble des autres niveaux de rémunération reste relativement stable », toutes autres spécialités confondues. Même le directeur juridique n’aurait pas connu de progression notable de sa rémunération, nous précise Stefen Simon, manager Hays ressources humaines, spécialiste du recrutement des juristes en entreprise.
Quelles sont alors les qualités recherchées chez ces juristes ? Avant tout leurs capacités à « négocier des contrats en anglais », ainsi qu'à réaliser « des deals avec des conseils extérieurs, des cabinets d’avocats, basés dans plusieurs pays », explique Stefen Simon. Et ces aptitudes ne se retrouvent pas chez un vivier important de candidats : ils sont généralement expérimentés (7 à 8 ans), diplômés d’une formation bac +5 en droit, au minimum, et ils attestent d’un LLM voire de la réalisation d’un cycle d’études complet en common law. Un master en management d’une école de commerce de premier rang est aussi apprécié des recruteurs.
L’étude révèle également qu’au sein des directions juridiques de grands groupes « le profil de spécialiste le plus recruté cette année est le juriste en droit économique et commercial ». Cet expert de la distribution, de la concurrence et de la consommation travaille en relation avec les distributeurs de son entreprise, dans le domaine du e-commerce, de la distribution, mais également au sein de groupes industriels. « Dans une logique permanente de maîtrise des coûts, ce rôle permet, notamment, de minimiser le risque lié à la vie du produit et ainsi de contribuer à sa rentabilité », précise l’étude.
Côté tendances et évolution du marché rien de nouveau. L’étude indique que « les directions juridiques continuent d’accueillir de nouveaux métiers : compliance officer ou contract manager par exemple ». Le phénomène du contract management se « voit de plus en plus », précise Stefen Simon, et constitue « une belle passerelle » pour les juristes désireux d’évoluer vers une fonction plus proche du business de l’entreprise. La compliance ou la protection des données personnelles représentent davantage un complément de compétences, « une brique » à apporter à son poste de juriste généraliste, estime le manager de Hays, plutôt qu’une spécialité à part entière, sauf cas isolés.
Enfin, le juriste n’est plus uniquement jugé sur ses capacités techniques mais « doit posséder des compétences comportementales », rappelle l’étude. Une faculté à « véhiculer le langage juridique de manière simple, à vulgariser le discours juridique auprès des opérationnels », ajoute Stefen Simon. Aptitude qui révèle son identité et le différencie de l’avocat en somme.
| fonction / ancienneté | 0 à 3 ans | 3 à 5 ans | 5 à 8 ans | > 8 ans |
|---|---|---|---|---|
| directeur juridique | 80/90 | 90/120 | 120/160 | > 160 |
| responsable juridique | 65/70 | 70/80 | 80/90 | 90/120 |
| spécialités attractives / recherchées | ||||
| juriste contrats internationaux | 32/40 | 40/52 | 52/68 | 68/90 |
| juriste droit de la distribution / commercial | 30/35 | 35/43 | 43/55 | 55/80 |
| spécialité ayant la plus haute / basse rémunération | ||||
| plus haute : juriste fiscaliste | 33/42 | 42/60 | 60/80 | 80/130 |
| plus basse : juriste contentieux | 27/37 | 37/42 | 42/50 | 50/60 |
* source : étude de rémunération nationale Hays 2016