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Legal tech : tempête sous les cerveaux

Séance de brainstorming animée par Olivier Bélondrade, coresponsable de la Factory et Amélie de Braux, membre du Cercle Montesquieu
Création d’un écosystème autour de la «reg tech» et brainstorming sur la transformation digitale étaient au programme des ateliers coanimés par l’association Open Law et le Cercle Montesquieu lors du 3ᵉ Village de la LegalTech, fin novembre. Nous y étions...

Alliance de la réglementation et des nouvelles technologies, la « reg tech » ou regulatory technology doit faciliter la mise en conformité. Après le Paris RegTech Forum co-organisé avec le Cercle Montesquieu, qui a réuni en octobre les parties prenantes (régulateurs, directions juridiques, professions réglementées, acteurs du numérique, etc.) avec pour objectif de faire émerger un écosystème dédié, l’association Open Law a souhaité faire un point d’étape.

La Regtech, vous connaissez ?

Constatant que dans les pays anglo-saxons une dynamique a été créée autour de cette notion, Christian Le Hir, membre du Cercle Montesquieu, a d’abord rappelé que « l’application du droit français méritait aussi une réponse ». L’idée étant de confronter les besoins des juristes avec les solutions technologiques émergentes et de faire rencontrer l’offre et la demande.

Côté besoins, les regards se tournent vers les règles communes à toutes les entreprises –  et elles sont de plus en plus nombreuses – (RGPD, loi Sapin II, etc.), puis vers les règles spécifiques en fonction des activités. Point de départ d’un travail de longue haleine, le forum a donc permis de créer un groupe de travail qui se propose de plancher en 2019 sur plusieurs thèmes comme les enjeux de compliance en matière de privacy, de lanceurs d’alerte et de propriété intellectuelle, etc. En fin d’année, annonce Benjamin Jean, président d’Open Law un événement pourrait être organisé afin de mobiliser davantage, impliquer les acteurs en France et à l’international et présenter des projets. A suivre !

Brainstorming 

De nombreux participants se sont pressés dans la salle qui accueillait le brainstorming organisé par la Factory du Cercle et Open Law sur le thème : « Quel écosystème pour favoriser la transformation digitale du monde juridique ? ». La séance, animée par Olivier Bélondrade, co-responsable de la Factory et Amélie de Braux, membre du Cercle Montesquieu, s’est déroulée en mode agile.

Au démarrage les questions fusent : « Comment accélérer la résolution de litige ? », interroge le directeur d’une société d’assurance soucieux d’améliorer l’expérience client. « Comment améliorer les process et partager l’information en temps utiles ? », demande un avocat.

« Comment, dans une direction juridique, améliorer le reporting ? Et au plan opérationnel, comment les juristes peuvent-ils améliorer leur approche dans la négociation des contrats avec les fournisseurs ? », lance un autre participant.

« Comment convaincre ma direction générale du bien-fondé des technologies et du financement du projet de transformation ? », s’enquiert le directeur juridique d’une ETI. La question du budget reviendra plusieurs fois sur la table… Ou plutôt sous les gommettes permettant aux participants de voter pour les questions les plus emblématiques.

La séance s’est poursuivie par une réflexion autour des attentes et préoccupations des clients des directions juridiques. Ont alors émergé les notions de clarté de la promesse, de fluidité des process, de guichet unique et de transparence.

Enfin, troisième étape, les animateurs ont suggéré aux participants de fermer les yeux pour se projeter une fois la transformation digitale de leur service effectuée. 

« Que voyez-vous ? », questionne Amélie de Braux. « Un service sans couture », répond l’un, « la semaine de 4 jours ! », lance un autre, amusant la salle. Puis les réponses s’enchaînent : « un système d’information totalement interconnecté », « un changement complet d’organisation », « une connaissance partagée », « je suis capable de démontrer que la direction juridique ramène de l’argent », etc.

Le classement final des réponses récoltées, à chaque étape de la réunion, fait apparaître des pistes à suivre. Trois thèmes émergent : la question du budget, celle de la communication et enfin la performance. Alors comment convaincre les directions générales de la pertinence des outils et donc de l’investissement à réaliser ? En avançant l’argument du ROI (retour sur investissement), obtenu grâce à la capacité d’apporter des réponses adaptées à la demande client et de livrer des informations juridiques fiables, qui au final transforme la direction juridique en centre de profit ! Tout un programme !

Véronique Méot
Ecrit par
Véronique Méot
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